À la découverte de Lunel-Viel
Lunel-Viel est le plus ancien village du Lunellois et l’un des plus anciens de la région. Lunel-Viel est une commune antérieure à Lunel, le chef-lieu du canton.
Les premières traces d’occupation du site ont été recensées au Ier siècle avant J.-C., mais les plus importants vestiges datent du Ier siècle de notre ère, lorsque sous l’Empire romain la région littorale connut un important développement démographique et économique. Une agglomération s’organise, 2 km au sud de la voie Domitienne. Exploré par des archéologues, le village de Lunel-Viel a livré de nombreuses informations retraçant les étapes de l’histoire régionale.
Aucun texte, ni aucun vestige ne témoigne de la présence d’un château à Lunel-Viel au cours du Moyen-Age, le village restant alors sous la protection du château de Lunel et trouvant son seul élément défensif dans la Tour de l’Eglise.
L’actuel château date du XVIIème siècle dans sa partie la plus ancienne, en particulier le grand escalier de style Louis XIII desservant les actuels services de la mairie qui occupe le bâtiment depuis la fin du XXème siècle. Bâti par la famille de Trémollet, seigneur du lieu aux XVIIème et XVIIIème siècle, le château est vendu à la veille de la Révolution au sieur Durand, maire de Montpellier.
Le château connaît d’importantes transformations dans la seconde moitié du XIXème siècle, sous l’impulsion de son propriétaire Paul Manse, avocat fortuné, avec en particulier l’aménagement d’une chapelle qui a conservé son décor néo-gothique.
Dans le vaste parc, en 1876 est bâtie une grande orangerie de style Napoléon III, remarquable par sa couverture d’ardoise en écaille et par son décor sculpté. Si les orangers ont déserté les lieux, après d’importants travaux de restauration, le bâtiment, classé depuis 1990 monument historique par les bâtiments de France offre désormais son cadre prestigieux aux réceptions et expositions municipales. Le parc comprend de nombreuses essences, platanes, marronniers, micocouliers, chênes, palmiers, cyprès parmi lesquels il fait bon se promener.
Le village s’est développé sur les ruines gallo-romaines autour de l’église Saint-Vincent, dont l’origine remonte probablement au VIème siècle, période où les fouilles ont révélé des sarcophages, formant le premier cimetière du village. Seul vestige médiéval conservé, le clocher est installé dans une tour de défense du XVème siècle, construite à la fin de la Guerre de Cent Ans. A mi-hauteur du clocher, chercher l’inscription médiévale qui donne la dédicace du clocher MIVCXIII (1413). L’intérieur du clocher permet d’observer les fenêtres-archères dans les salles voûtées. Rasée durant les Guerres de Religion, l’église conserve peu de vestiges de ses origines médiévales, l’édifice ayant été rebâti au XVIIèmesiècle: la clé de voûte de la chapelle Notre-Dame est datée de 1625.
Les Thermes et la palestre
De grands thermes sont construits vers les années 70 après JC., dont subsistent les fondations que l’on peut visiter près de l’école maternelle, rue des Thermes. Autour du carrefour et de la place centrale se développaient un second ensemble thermal et des maisons, dont la modestie ou au contraire le confort, témoignent du rang social de leurs occupants.
On peut également voir à l’entrée de l’école maternelle les reste de l’ancienne palestre (le gymnase à l’époque romaine).
La Voie domitienne
Lunel-Viel se trouve également sur le passage de la Via Domitia, peu après le village d’Ambrussum. Aujourd’hui, la voie emprunte l’actuel chemin de la Monnaie, le long de l’autoroute A9. Elle matérialise la limite communale avec Vérargues.
Ce chemin est encore emprunté, notamment par les pèlerins de Saint-Jacques.
Le plus ancien fleuron du patrimoine lunelviellois est aussi le plus mystérieux. Un kilomètre au nord-ouest du village en direction de Saint-Géniès, la grotte s’ouvre dans un coteau célébré aussi pour le muscat qu’il produit.
Les hommes de Néanderthal furent les premiers occupants des lieux où ils s’établirent il y a 500 000 ans. De nombreuses fouilles ont eu lieu depuis 1824 et les découvertes concernant la vie de ces ancêtres homo-sapiens en font l’un des plus prestigieux gisements préhistoriques d’Europe. A ce jour, la grotte n’est pas ouverte au public. Les fouilles n’ont pas permis d’identifier de squelettes humains, et la grotte ne comporte pas de peintures rupestres.
En savoir plus sur la grotte du Mas des Caves :
– le site de l’association Archéologie en Petite Camargue
– le site DAPHNE (Données en Archéologie, Préhistoire et Histoire sur le NEt)